Extrait du
chapitre 1
—Un sentiment m’habite depuis l’enfance sur mes origines : celui de provenir d’ailleurs, de quelque part aux confins des étoiles. En mon for intérieur, je l’ai toujours su.
—J’aime observer le ciel à la tombée de la nuit ; pour cette raison, sans doute. Ça me fait rêver, en plus de soulager mes maux de la journée. J’en oublie mes soucis. Une force mystérieuse m’aspire à y aller, comme si l’heure de rentrer à la maison venait de sonner. J’entends même une petite voix, toute douce, qui m’invite à partir, sans bagage, léger. Elle ne me presse pas. Je perçois néanmoins une urgence à me préparer ; pas demain, maintenant. Mais une autre, convaincante, me retient. Pourtant, son argument me pèse : ce serait fuir mes responsabilités, du concret. Je me sens alors coupable. Et la peur me fige sur place, considérant l’immensité du firmament, un inconnu.
—N’empêche, j’y reviens chaque soir. C’est plus fort que moi, une réalité qui n’a rien d’abstrait. Cela se produit quand je m’arrête pour souffler, au moment du coucher. Je prends conscience que le tumulte du quotidien m’agresse, que son rythme m’oppresse, semblable à un incessant combat, tandis que le silence m’apaise. J’y plonge volontiers, en paix. Aucune souffrance ne subsiste. La joie m’inonde et, délivré d’un poids, je m’endors avec l’impression de m’élever, de m’envoler, aussi libre que le vent. Je voyage, sans nécessairement m’en souvenir, pour me réveiller l’esprit tranquille au matin suivant. Ces temps-ci, je me retrouve toutefois aux abords d’un précipice sans fond. Ceci persiste en mémoire, tel un cauchemar. J’effectue un saut de l’ange, dans le néant. Une lumière blanche et très vive me saisit. Puis, j’ouvre soudain les yeux, effrayé, le cœur palpitant, la sueur au front.
—J’en reste confus. J’ai l’intime conviction d’une expérience vécue qui, issue d’un lointain passé, remonte à la surface. Son interprétation onirique me renvoie pour sa part à un blocage indéterminé, face à un obstacle que je devrais franchir, en rapport avec mon malaise journalier. Cette entrave me rend perplexe, puisqu’elle s’oppose à mon ressenti initial. Interpellé à vivre dans un état de bien-être, de joie profonde, j’appréhende cependant cet avenir, un non-sens. Je me trouve à l’évidence piégé dans un cercle vicieux. Intrigué de découvrir comment m’en sortir, j’ai donc pris les devants, en me confiant à mon grand-père qui, de toute façon, n’aurait pas manqué de me questionner à cet égard.
—Papou – un surnom pour ses proches – veille sur moi à sa manière, en dépit de la distance qui nous a séparés jusqu’à tout récemment. On se parle souvent par visioconférence. Plein de bienveillance, de concert avec mes parents, il me conseille depuis ma tendre jeunesse sur les choses de la vie. Son enseignement diffère toutefois du leur, au sens où mes difficultés ont toujours servi de prétexte pour m’initier à la Magie, une intelligence d’amour-sagesse. Mon père approuve la parole transmise, un propos qui traite de joie et d’harmonie, mais doute de son existence réelle, considérant les Fées et autres créatures de cette histoire comme une utopie ; pour ma mère, beaucoup moins. J’y accorde de mon côté une foi naturelle, à cause de la Légende qui confirme mon origine stellaire, comme chacun en vérité, au sein d’un vaste Royaume empli de félicité, à l’inverse du monde actuel qui me trouble.
—Après ma confidence, mon grand-père m’a d’abord rappelé ce que je sais déjà : « Tu résistes, Aleth. Que tu crois au sortilège ou pas ne change rien ; au fait qu’il se rompt en ce temps de Gaïa, notre Mère-Terre, non plus. Accepte ce qui est tel qu’il est, en tout temps, peu importe la circonstance. Porte attention à l’instant présent et écoute ton cœur, dans le silence, au-delà du mental qui t’éloigne de la Magie, le support de toute vie. Tu y trouveras la joie qui manque à notre humanité. » Ces mots résument à eux seuls le fondement de son discours, celui que j’entends, encore et encore, depuis mon enfance. À travers mes malheurs, j’aurai beau avoir appris à me montrer résilient, pour ensuite lâcher prise un peu plus chaque fois, en m’approchant du but, un obstacle arrive pourtant toujours à freiner mon élan. Puis, me prenant alors par surprise, Papou m’a annoncé : « L’heure est venue d’affronter ta peur en acceptant de mourir à l’ancien. Ainsi seulement, naîtras-tu à nouveau tel un enfant des étoiles que tu pressens être. Plusieurs signes l’indiquent ; je t’expliquerai. J’ai aussi quelqu’un de particulier à te présenter, au village des natifs qui attendent ton arrivée. »
—Je ne pouvais évidemment pas refuser son invitation de me rendre enfin sur l’archipel, en dépit d’une crainte que laissait présager cette mort évoquée. Une inquiétude s’est tout de suite glissée en mon esprit. J’ai même imaginé…
Bonne lecture !
Cette invitation est aussi celle de vous offrir un moment de recueillement,
là, tout de suite, Présent à l’Instant !
C’est d’ailleurs dans cet état que vous apprécierez davantage la lecture de
« Un instant de révélation »,
alors prédisposé à Écouter votre Cœur,
parce qu’il se révèle dans le Silence entre les mots !
Inédit – Découvrez le prologue du récit :
La Légende
« Un instant de révélation »
Musique recommandée par
« Patrick Bernard »
pour accompagner la lecture du récit
Supreme Moment & Angel Reiki
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